Le monde change et s’ouvre, et le travail avec. Pour une rentrée placée sous les signes du confort et de l’épanouissement, une multitude d’espaces et de pratiques nouvelles s’offrent aux freelancers comme aux salariés. Des innovations qui font rimer mutation de l’emploi avec libération.
« Le bureau est mort, vive le bureau ! », avançait une exposition lors de la Biennale du Design de Saint-Etienne au printemps. Si la formule se veut choquante, les mutations à l’œuvre reconfigurent en effet le cadre comme les habitudes de travail.
Dans les bureaux, le confort et le bien-être deviennent ainsi le maître mot des architectes et designers et accroissent l’attrait des entreprises. La gestion du bruit sur les lieux de travail, par exemple, est de plus en plus prise en compte. Dans les open-spaces notamment. Dans ses bureaux parisiens, le Groupe GA, consacre ainsi une partie de son nouvel étage au travail en silence. Et quand l’espace disponible ne permet pas de séparation, l’innovation technologique, à l’image du boitier Silent Space, vient diminuer le brouhaha des salles de travail en commun.
Cette attention croissante pour le bien-être au travail se manifeste aussi par l’entrée de l’art dans les entreprises. Comme le soutient Jade Tarrusson, business development manager chez rentingART, « l’art permet de s’évader quelques minutes par jour, c’est une source d’ouverture d’esprit et un sujet pour échanger. Il participe activement au bien-être des salariés, ils s’arrêtent, discutent, ça crée toujours des échanges… ».
Et pour améliorer le confort des travailleurs, l’espace n’est pas le seul champ d’action possible. Les cobots ou robots collaboratifs viennent ainsi accompagner les ouvriers ou les chirurgiens dans leurs tâches pénibles ou leurs gestes millimétrés. « Le pari de la robotique collaborative c’est de dire qu’une équipe d’hommes et de robots est plus performante sur le long terme qu’une équipe de robots seule ou une équipe d’hommes seule », estime ainsi Jérôme Laplace, directeur de HumaRobotics, société distributrice du cobot Sawyer.
Des espaces de coworking au shedworking : le travail nomade et freelance se répand sur le globe
Les transformations à l’œuvre se conjuguent par ailleurs avec le déploiement du travail nomade et des entrepreneurs freelance. Un mouvement tel que nombre d’espaces sont aujourd’hui pensés ou fabriqués pour leurs usages. Fin 2017, le monde comptera ainsi quelque 13 800 lieux de coworking, selon l’étude The Global Coworking Survey. Et ce marché promet encore de belles surprises aux dires de Laurent Botton, directeur du Pôle Workplace Meetings et de Workspace Expo chez Weyou Group.
Dans cette adaptation spatiale et globale, le travail à domicile n’échappe pas à l’attention des architectes et constructeurs. Apparue en Grande-Bretagne, la mode du « shedworking » se diffuse ainsi outre-manche, en France en particulier. Des cabanes en bois aux caravanes, ces bureaux placés au fond du jardin ou en pleine nature sont de plus en plus appréciés des professions libérales ou spécialistes en logiciels pour se concentrer sur leurs travaux.
Autant de mutations et d’innovations qui concourent à libérer le travail et à l’épanouissement des collaborateurs comme des freelancers. Une première clé peut-être pour replacer le bonheur au cœur de la société, selon les vœux d’Alexandre Jost, militant du bien-être au travail.
Un article signé Usbek & Rica