Économiques, écologiques, durables et confortables : les diodes électroluminescentes, les LED, cumulent les atouts. Ce qui explique leur montée en puissance dans l’immobilier d’entreprise. Mais saviez-vous qu’en plus, les solutions LED permettent de géolocaliser les personnes à l’intérieur des bâtiments, donnent l’accès à internet et peuvent apporter bien-être et efficacité au travail ? Les technologies LED apportent bien plus que la lumière aux immeubles de bureaux professionnels et à leurs usagers.
La révolution LED est en marche. Si l’essor de la diode électroluminescente s’est amorcé grâce à ses performances énergétiques et sa durée de vie exceptionnelle, la LED se déploie aujourd’hui dans l’immobilier d’entreprise parce qu’elle est avant tout une technologie numérique. « Ce qui est numérique est pilotable, affirme Joris Gaudion, fondateur du cabinet d’ingénierie de projets innovants centrés sur l’usager « RueDesIdees ». La technologie LED s’applique à l’éclairage connecté, participant ainsi à l’intelligence du bâtiment. » L’éclairage LED est en effet capable d’apporter des nouveaux services au bénéfice des usagers des bâtiments tertiaires.
Communiquer par la lumière
Après avoir conquis le marché de l’éclairage, la LED accède donc à celui d’internet sans fil. C’est ce que permet le Light Fidelity ou LiFi. Cette technologie trouve ses origines au XIXè siècle. En 1880, une communication optique a été réalisée par l’inventeur du téléphone, Alexander Graham Bell. Son « photophone » a transmis le son de sa voix sur 200 mètres, en utilisant la lumière du soleil et deux miroirs. Mais l’émergence de la technologie LiFi, telle que nous la connaissons, n’a été possible qu’avec l’essor des LED. Ce sont les seules sources de lumières capables de commuter – s’allumer et s’éteindre – à haute fréquence, des millions de fois par seconde, pour coder et transmettre des contenus multimédias à une tablette ou un smartphone. Cette fréquence élevée permet d’obtenir une connexion internet haut débit bidirectionnelle, qui rivalise avec les performances du WiFi. « Le LiFi (comme toutes les technologies LED) est particulièrement adapté aux environnements sensibles aux rayonnements électromagnétiques, comme les hôpitaux, confie Joris Gaudion. L’accès à internet par la lumière a ainsi été installé en cardiologie au centre hospitalier Stell de Rueil-Malmaison. Par ailleurs, la connexion LiFi assure la confidentialité et la sécurité de la communication, car elle est accessible uniquement dans le cône de lumière que projette l’éclairage LED. Autre atout face au WiFi : il n’y a pas de phénomène de saturation, la qualité de la connexion est donc meilleure pour une visioconférence Skype par exemple. » Des dizaines d’immeubles de bureaux utilisent déjà le LiFi haut débit, en particulier à La Défense à Paris. Au Salon de l’Immobilier d’Entreprise SIMI 2017, Emmanuel François, Président de la SBA a affirmé que le LiFi sera l’une des révolutions à venir sur le marché de l’immobilier.
Géocontextualisation et confort par la lumière
L’autre application de la communication par la lumière est la Visual Light Communication ou VLC. Version monodirectionnelle bas débit dans la famille du LiFi, elle permet de géolocaliser les personnes à l’intérieur des bâtiments tertiaires, grâce à la signature lumineuse unique de chaque luminaire, captée par la caméra d’un smartphone – un peu à la manière d’un QR Code lumineux. Cette capacité de géolocalisation offre la possibilité de développer des services, on parle alors de géocontextualisation. À l’heure du repas, par exemple, un collaborateur peut facilement indiquer au coursier qui lui livre des plateaux repas, sa salle de réunion dans un bâtiment. Cela, à 10 cm près grâce à la position des luminaires LED. « La localisation VLC est plus précise et plus rapide que le Bluetooth, poursuit Joris Gaudion. Cent millisecondes suffisent pour accéder à l’information. C’est une technologie amenée à se développer, sachant qu’aujourd’hui, 40 % des smartphones du marché sont compatibles avec la VLC. » Au-delà de la localisation, la technologie VLC permet d’interagir avec les occupants des bureaux. À partir d’informations de confort activées par un signal VLC sur leur smartphone, les usagers peuvent télécommander les paramètres de chauffage ou d’éclairage.
Améliorer son bien-être au travail par la lumière
Mais l’atout le plus remarquable de l’éclairage LED est sa capacité à participer au bien-être et à l’efficacité au travail des usagers. Des études ont montré que la synchronisation de notre horloge biologique se fait principalement grâce à la lumière. « C’est un sujet essentiel à la santé : le prix Nobel de médecine 2017 a justement récompensé des travaux sur les mécanismes de cette horloge interne, décrit Joris Gaudion. Nous sommes programmés pour vivre le jour et dormir la nuit : c’est le rythme circadien, qui régule nos fonctions biologiques et nos comportements sur un cycle de 24h. » Parce qu’il est numérique, l’éclairage LED peut être piloté pour créer une ambiance propice au cycle circadien, en jouant sur l’intensité et la couleur lumineuses, et pour reproduire la lumière du soleil à chaque instant de la journée. Il est ainsi possible de contrôler les niveaux d’éclairage LED pour bénéficier de ses effets stimulants ou apaisants, pour favoriser la productivité à certains moments de la journée ou à l’inverse offrir un environnement plus calme pour encourager la concentration au poste de travail. « Cette « luminothérapie 2.0 » agit même sur l’humeur des salariés. Ils se sentent mieux, apaisés, plein d’énergie » confirme Joris Gaudion.
Si aujourd’hui le contrôle de cet éclairage peut être centralisé ou autonome, le spécialiste LED Lucibel a déjà annoncé la commercialisation dès 2019 d’un luminaire « circadien » qui embarquera l’intelligence. Connecté, cet éclairage IoT (Internet of Things) pourra ainsi s’adapter aux besoins de chaque occupant des bureaux !
« Centrées sur l’humain, sur son efficacité au travail et sur sa qualité de vie, ces solutions LED sont aujourd’hui disponibles, conclut Joris Gaudion. Elles peuvent être facilement déployées dans des constructions neuves et dans des immeubles existants. Le développement de ces technologies dans l’immobilier est en bonne voie. Une vingtaine de projets est en cours, rien qu’en France. La ville et ses données doivent être au service de l’humain. Pas le contraire. »
Un article signé OKedito
Matt Hoffman, Unsplash