Apparu au Moyen âge comme un lieu d’enfermement des plus démunis, l’hôpital est devenu un espace de soins géré par la médecine et la science. Découvrez la brève histoire de l'hôpital.
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Une brève histoire de l’hôpital

12.10.2017

Apparu au Moyen âge comme un lieu d’enfermement des plus démunis et des marginaux géré par l’Eglise, l’hôpital est progressivement devenu un espace de soins géré par la médecine et la science. Des hospices à l’hôpital-bloc en passant par l’aérisme, brève histoire de l’hôpital et de ses évolutions architecturales jusqu’à nos jours…

Hospices, lieux d’enfermement

Difficile d’imaginer aujourd’hui à quoi ressemblaient les premiers hospices en France. Au Moyen-âge, ces établissements vétustes à l’architecture inspirée des bâtiments religieux étaient gérés par l’Eglise qui y prodiguait son devoir de charité en recueillant et nourrissant les plus pauvres et les malades. Sous l’Ancien-Régime, l’Hôpital Général implanté dans chaque grande ville, loin de proposer des soins est plutôt une institution où se retrouvent enfermés mendiants et vagabonds, les prostituées et les fous. Dans leur ouvrage collectif L’hôpital en France, du Moyen Âge à nos jours : histoire et architecture (édité chez Lieux Dits) les chercheurs Pierre-Louis Laget, Claude Laroche et Isabelle Duhau retracent les grandes périodes d’évolution architecturale des hôpitaux, une histoire intiment liée à l’histoire de la médecine et à nos connaissances dans le domaine des sciences de la santé.

L’aérisme et l’hôpital pavillonaire

Les premières réflexions sur la fonction de l’hôpital sont portées par la philosophie des Lumières qui défend une plus grande considération des malades. Mais c’est à partir de la fin du XVIII siècle, avec l’apparition de l’hygiénisme que les architectes repensent l’hôpital en profondeur afin de mieux soigner les patients. Le système pavillonnaire s’impose progressivement pour éviter les risques de contagion et d’infection en favorisant la circulation et l’assainissement de l’air. L’hôpital est alors composé de plusieurs bâtiments isolés répartis selon les pathologies. Des salles de trente ou quarante lits maximum font leur apparition et sont équipées de hauts plafonds et de grandes fenêtres de chaque côté pour laisser l’air s’élever et ainsi évacuer les miasmes. Bien avant Pasteur, la pensée aériste considère que l’air en mouvement participe à la guérison des malades mais qu’il devient mortel quand il stagne. Inauguré en 1854, l’hôpital de Lariboissière à Paris est alors le premier hôpital conçu pour être un établissement de soin et fut un véritable modèle au niveau mondial.

L’hôpital bloc

Au XIXe siècle, l’hôpital devient une véritable « machine à guérir », un lieu de pratique de la science et de la médecine, à la fois un lieu de formation des médecins mais aussi de recherche. Dans les années 1930, l’hôpital-bloc apparu au Etats-Unis, s’impose progressivement en France à l’image de l’hôpital Beaujon à Clichy, dessiné par les architectes Walter et Cassan. Une tendance expliquée par l’apparition de la pénicilline qui permet de lutter contre les infections, mais aussi par les nouvelles techniques de construction en béton armé et en acier. L’hôpital-bloc est aussi une réponse économique à la spéculation foncière de l’époque. Désormais les établissements pavillonaires laissent la place à l’hôpital compact, empilement de plusieurs dizaines d’étages concentrant l’ensemble des services et des spécialités qui se répartissent en unités indépendantes comme autant de « mini-hôpitaux »

Vers une humanisation des soins…

Après 1945 avec la création de la sécurité sociale, l’État crée de grands complexes hospitalo-universitaires avec les CHU imaginés en 1958 pour mieux organiser les activités de recherche à l’hôpital et favoriser l’émergence d’une médecine de pointe. Progressivement les salles communes disparaissent au profit des chambres à un ou deux lits. A partir des années 1970, les architectes et le personnel soignant accordent de plus en plus d’importance au bien-être et à l’accueil des patients qui influencent leur état de stress et la guérison. L’hôpital Robert-Debré inauguré en 1988 marque une véritable rupture avec l’hopital-bloc. L’architecte Pierre Riboulet imagine un hôpital intégré au paysage dont plusieurs batîments jouent avec le dénivelé de la colline. Grande nouveauté, l’établissement est ouvert sur la ville, avec une longue galerie panoramique appelée « rue hospitalière » et la création de nombreuses terrasses cubiques. Il est également équipé d’un jardin couvert et de grandes vitres afin de laisser entrer un maximum de lumière naturelle.

Désormais, l’hôpital n’est plus considéré comme une « machine à guérir » froide et impersonnelle, mais comme un lieu de soin et de recherche ouvert qui doit être agréable. L’hôpital cherche à s’adapter aux besoins des patients et de leurs familles et la tendance est désormais à l’humanisation des soins et à l’autonomie des malades. Jardin thérapeutique au Cancéropole de Toulouse , projections vidéos dans les chambres des malades à Montréal , chambres connectées au CHU de Lille , ambiance reprenant les codes de l’architecture hôtelière et application du principe de marche en avant complet dans la plateforme de chirurgie ambulatoire de la Pitié Salpêtrière… aujourd’hui, dès la conception jusqu’à l’exploitation,, promoteurs, constructeurs, architectes et médecins continuent de transformer cet univers de santé et imaginent ensemble à quoi ressemblera l’hôpital de demain…

Un article signe Usbek & Rica

Crédits : CC0 Unsplash - Vision webagency

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