Le problème des bonnes idées, c’est qu’elles sont très volatiles. Pour capter toutes celles qui présentent un potentiel d’innovation, le Groupe GA dispose d’une démarche propre : Euréka. Ce laboratoire expérimental recueille les idées, les analyse, les nourrit et les fait mûrir. Pour l’anniversaire des 10 ans de cette démarche, Laurent Picco, Directeur Recherche et Développement du Groupe GA, et Olivier Pellegrin, BIM Developper, se prêtent au jeu des questions-réponses.
Qu’est-ce qui a poussé le Groupe GA à créer Euréka, il y a 10 ans ?
Laurent Picco : Dans les discussions informelles, il y a souvent des idées d’amélioration du travail qui fusent, comme remplacer une machine par une autre plus performante ou améliorer la messagerie électronique. Mais le plus souvent, elles sont oubliées rapidement… Nous avons donc décidé de créer en 2006 un espace virtuel pour recueillir ces idées et en assurer le suivi. Nom de code : Euréka.
Toutes les idées sont-elles bonnes à étudier ?
L. P. : Oui, lorsqu’elles ouvrent une voie sur un progrès technique dans le travail des collaborateurs. Toutefois, bien que ce ne soit pas le but principal, une innovation technique améliore souvent les conditions de travail et renforce le bien être du personnel.
Comment Euréka fait vivre une idée ?
L. P. : Chaque collaborateur peut poster son idée via l’intranet et une messagerie dédiée. Derrière, le process est simple et efficace : je récupère les idées, contacte éventuellement les collaborateurs pour préciser leur pensée et les consolide ensuite dans un fichier de suivi. Chaque trimestre, le comité Euréka, qui regroupe la direction et les responsables des différents services, se réunit pour évaluer, analyser et faire évoluer les idées jusqu’à leur réalisation, ou leur abandon. Ces réunions trimestrielles permettent de prendre du recul et de faire mûrir les bonnes idées.
Euréka fait-il l’objet d’un concours interne ?
L. P. : Non, et ce n’est pas souhaitable. Un concours valoriserait une seule idée, une « invention », et ferait ainsi de l’ombre à toutes les petites idées qui améliorent le quotidien. Or, ce sont précisément ces petits progrès qui font avancer l’entreprise.
Est-ce un atout commercial ?
L. P. : Oui ! Quand les commerciaux s’adressent aux clients, ils évoquent notre département de Recherche et Développement mais aussi notre démarche Euréka. Ce qui nous différencie. La démarche Euréka participe aussi à l’obtention de nos certificats qualité, comme l’ISO 9001 (NDLR : mise en place d’un système de management de la qualité).
Quelles évolutions majeures ont vu le jour grâce à Euréka ?
Olivier Pellegrin : On peut citer par exemple FullBIM, une évolution de notre outil de modélisation 3D. Avec cette évolution, nous avons intégré à nos plans 3D des données et des informations sur tous les éléments du bâtiment. Quand vous naviguez dans un plan, un clic droit sur chaque élément vous donne sa nature, sa couleur, son poids, son prix… C’est un avatar complet du bâtiment qui rend service à chaque utilisateur : la personne qui modélise, l’ouvrier sur le chantier et même l’occupant du bâtiment. Chacun a ainsi accès à toute la base documentaire du bâtiment. Cette évolution est le résultat d’une idée qui a germé via Euréka. Autres exemples issus de la démarche Euréka : NewSkin, un système de remplacement de façades non porteuses, et iGaLum, un boîtier électronique de commande d’éclairage.
Quelle est la dernière application issue d’Euréka ?
L. P. : La mise en œuvre de connecteurs en fibre de verre dans les panneaux de façade sandwich. Jusqu’à présent, la liaison entre les deux parois béton était réalisée avec des barres en acier, qui conduisent la température et représentent ainsi un point faible vis-à-vis de l’isolation thermique. Grâce à Euréka, nous avons développé la mise en place de nouveaux connecteurs qui sont non conducteurs et qui assurent une réelle rupture thermique entre les parois intérieures et extérieures du bâtiment.
Et prochainement…
L. P. : Les sujets sont très variés ! Par exemple, nous travaillons beaucoup sur des applications pour smartphone, protégées par des mots de passe sécurisés, harmonisées avec les outils déjà existants (la Gestion Technique des Bâtiments Galaxy Pilot, les commandes manuelles de nos appareils, les programmes de nos ordinateurs…). Ainsi, à partir de son seul smartphone, l’utilisateur d’un bâtiment pourra accéder à de nombreuses commandes usuelles : régler les appareils de conforts (MTA, stores, luminaires…), réserver une salle de réunion en invitant directement les participants, géolocaliser le matériel pour en faciliter la maintenance, connaître les consommations des équipements de son environnement, commander un taxi…
Nous sommes également en veille sur les vitrages avec LED incorporés et, bien sûr, sur l’impression 3D en béton. Un vaste programme !
Un article signé WordAppeal