Freelance ou travailleur à distance, que signifie « être en vacances » lorsqu’on n’a ni patron, ni horaires ni bureau ? Conseils et retours d’expérience de quelques « sans bureau fixe » qui oscillent entre le travail à la plage et les véritables coupures.
Et demain ?

« Être en vacances » pour les « sans bureau fixe »

01.08.2016

Freelance ou travailleur à distance, que signifie « être en vacances » lorsqu’on n’a ni patron, ni horaires ni bureau ? Conseils et retours d’expérience de quelques « sans bureau fixe » qui oscillent entre le travail à la plage et les véritables coupures.

Travailler les pieds dans l’eau

L’automne dernier, Marie et Stéphane, un couple de trentenaires lyonnais, sont partis vivre un mois aux Etats-Unis. Le décalage horaire aidant, ces jeunes freelance dans la communication et le marketing web travaillaient le matin et étaient libre tous les après-midi pour visiter les villes de la côte Ouest américaine. « C’est quand même les vacances, même si on continue de travailler » reconnaît Stéphane. « Nous avons décidé de partir dans une période plutôt creuse au niveau des projets, afin de profiter d’horaires de travail allégés et de billets d’avion bien moins chers car hors saison ! » ajoute Marie.

Une question d’organisation

S’il existe bien un avantage qu’envient beaucoup de salariés aux freelance et télétravailleurs, c’est bien celui de pouvoir travailler depuis le bout du monde via une simple connexion internet. « Travailler les pieds dans l’eau depuis une plage de Thaïlande, ça a tout de même un goût de vacances ! » lance Onur. Chaque année, ce développeur informatique passe trois mois en Asie du Sud-Est, alternant semaines de travail dans des espaces de coworking de Bangkok et escapades sur des îles aux plages paradisiaques. « C’est une question d’organisation ! Les entreprises pour lesquelles je travaille sont au courant et l’acceptent très bien. Ça les arrange même parfois, car quand je suis là-bas, je travaille pour eux la nuit. Ça permet parfois d’avancer plus rapidement sur les projets ! ».

Et si finalement, on travaillait mieux en voyage ? C’est le pari que fait par exemple le programme Remote Year en proposant à un groupe de 75 travailleurs freelance du monde entier de voyager dans une ville différente chaque mois pendant un an !

Anticiper pour réellement couper

Pour les « sans-bureau fixe », les vacances ne se limitent donc plus aux cinq semaines de congés payés. Libres d’organiser leur emploi du temps et de travailler depuis des espaces de coworking dans le monde entier, ces nouveaux travailleurs nomades dépendent pourtant des contrats et des projets pour lesquels ils sont sollicités. Le risque de ne jamais souffler est grand, et les vacances difficilement concevables lorsqu’on se lance. « Les premières années je n’ai pas pris de vacances du tout, mais une fois que j’ai eu suffisamment de clients, je me suis rapidement autorisée à partir » se souvient Marie.

Pour certains freelance comme Elodie, community manager pour une marque de vêtements, prendre des vacances s’avère toujours difficile. « Je m’impose toujours de travailler quelques heures par jour, pour faire de la veille. C’est parfois fastidieux selon les connexions. Sans partir à l’étranger… certains villages de Dordogne ne captent tout simplement pas la 3G ! » Difficile pour elle de décrocher plus de trois jours d’affilée et partir pour deux semaines de randonnée en montagne.

Chaque année, Thibault, webmaster, fait une coupure nette d’un mois au printemps. « J’anticipe et préviens tous mes clients. Le mois précédent le départ est éprouvant, mais ensuite faire un véritable break me fait un bien fou. Je peux enfin prendre du recul sur mon activité et réfléchir à la suite, ce que je veux faire et ce qui a du sens pour moi… » Avant de partir il n’oublie pas de mettre en place un message d’absence sur son mail et son téléphone professionnels. « C’est la solution idéale pour ne pas être surchargé de messages à traiter en rentrant de vacances, la sélection se fait naturellement entre ce qui est urgent et ce qui peut attendre » confie-t-il.

Difficile déconnexion

Si ces « sans bureaux fixe » ont le luxe de pouvoir travailler de n’importe où à partir d’un ordinateur et d’un bon réseau wifi, se déconnecter est une autre histoire. « Même à l’autre bout du monde, j’ai souvent le nez rivé sur mon iPhone à scruter le moindre email de clients ou de suivi de projets en cours. C’est difficile de faire une vraie coupure » reconnait Onur. « C’est très rare que je coupe complètement, mais c’est peut-être cela les vraies vacances finalement ? » s’interroge-t-il.

Pour parvenir à une véritable déconnexion Thibault a une autre astuce : « je fais tout pour oublier mon chargeur de portable ! » s’amuse-t-il.

Un article signé Usbek&Rica

CC0 Alex Wong _ Unsplash

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