Après le coworking découvrez le co-living : une cohabitation entre entrepreneurs en quête de sens qui favorise la performance au travail.
Et demain ?

Co-living : l’art de vivre entre entrepreneurs

20.11.2017

Tendance en vogue, le co-living réunit les nouvelles générations de travailleurs, indépendants et start-upers en quête d’espace et de sens. De San Francisco à Bali en passant par Berlin ou Paris, maisons et appartements se transforment en lieux où les idées et les projets s’inventent derrière un ordinateur comme autour d’un diner. Galvanisés par l’esprit de communauté, les entrepreneurs y travaillent et y dorment, quitte à se passer d’intimité.

Tandis que les espaces de coworking se multiplient, les lieux dédiés au co-living fleurissent lentement sur le globe. Tendance née dans la Silicon Valley en 2013, le co-living ne se contente plus de faire travailler les entrepreneurs et autres professionnels côte à côte, il les fait aussi vivre ensemble.

Start-up House à San Francisco, Medici Living à Berlin, Hackerhouse Paris, Startup Marseille, La Mutinerie Village dans le Perche, à Saint Victor de Buthon, ou encore Roam à Bali, tous proposent aux indépendants nés à l’heure de la révolution numérique de partager compétences et moments du quotidien.

Un nouveau mode de vie centré sur l’ « en commun »

« Avec mes amis, nous étions arrivés à un stade où chacun montait sa start-up de son côté. Chacun allait dans des espaces de coworking pour travailler et le soir nous rentrions chez nous. Nous nous sommes donc dits qu’on pourrait gagner du temps et s’entourer de gens ayant la même vision de l’entrepreneuriat ou rencontrant les mêmes galères pour faire vivre leurs start-up », raconte Stéphane Bounmy, 29 ans, fondateur de Hackerhouse Paris.

En 2016, il ouvre donc sa première Hackerhouse (espace de co-living réunissant les métiers du digital) à Aubervilliers, avant d’en créer trois autres en région parisienne, dont une sera lancée dans les prochains mois. Dans ces espaces de 100 à 300 m², les six à quinze jeunes entrepreneurs occupants veulent donner une chance à leur idée ou à leur business en profitant de l’émulation collective.

« La plupart des gens qui viennent dans les hackerhouses ont un projet principal. C’est leur start-up. Mais nous lançons aussi des projets secondaires en commun, le week-end généralement, explique Stéphane Bounmy. Il y a aussi des gens qui ont laissé de côté leurs projets principaux et ont rapidement trouvé une personne avec qui lancer une start-up ».

Tous les lieux de co-living disposent ainsi de larges espaces communs, bureaux, fablab, cuisines ou salles à manger pensés pour tisser des liens professionnels et personnels, et propices à la création.

Dans les Hackerhouse Paris, si chaque nouvel entrant doit porter un projet, il est aussi invité à partager un repas avec les résidents pour conserver l’esprit de convivialité du lieu. « Le moment un peu magique c’est celui du repas que nous prenons ensemble tous les soirs », assure Stéphane Bounmy. Dans ses hackerhouses, un résident fait les courses chaque semaine à tour de rôle, et chaque soir un binôme ou un trinôme est chargé de concocter le repas partagé par tous. « Ce rituel nous l’avons mis en place rapidement et nous nous sommes aperçu qu’il fallait commercer par là pour créer une véritable cohésion. C’est un moment sans pression, convivial. Comparé à l’espace de coworking, les lieux de co-living nous permettent réellement de connaître ceux avec qui nous travaillons, leurs compétences et leurs qualités individuelles pour finalement partager beaucoup plus et mieux », poursuit le jeune entrepreneur.

Des modèles variés pour une cohabitation temporaire

La communauté est donc au cœur du déploiement des lieux de co-living dans le monde. Et c’est aussi ce qui explique que, le plus souvent, les espaces intimes, comme les chambres ou les salles de bain, sont partagés pour donner la primeur aux pièces communes.

Cette concession, les co-livers sont tous enclins à la faire mais sur un temps limité. En effet, l’essor du co-living ne s’explique pas seulement par l’avènement de l’ère du partage et de l’usage. Il répond à la mobilité toujours plus grande des travailleurs indépendants, aux aspirations d’ouverture des millenials, à la mentalité test & learn des start-upers et, bien sûr, à des contraintes financières.

« En moyenne, nos résidents restent six mois, souligne Stéphane Bounmy. De ce point de vue, une hackerhouse ne remplace par une colocation ou une location. Elle est plus considérée comme une résidence secondaire ou une résidence d’incubation ». L’espace de co-living est donc une étape de vie, qui peut être répétée au gré des expériences des entrepreneurs dans le monde. En général, les occupants bénéficient d’un forfait incluant leur logement, leur espace de travail, le ménage, voire d’autres services. Ils peuvent ainsi économiser sur leurs charges mensuelles, quand, dans les grandes villes, les loyers atteignent des sommets.

Toutefois, il n’existe pas un modèle de co-living. Si Hackerhouse Paris propose des abonnements de minimum deux mois à des jeunes de moins de trente ans attirés ou issus du monde des start-up, d’autres laissent leurs portes plus ouvertes. A San Francisco par exemple, les espaces proposent des tarifs par nuitée. A Startup Marseille, le modèle économique s’appuie sur le coworking et le co-living en même temps. A Roam, sur l’île indonésienne de Bali, les occupants disposent d’une chambre et d’une salle de bain privatives, et peuvent profiter de cours de yoga par exemple. Quand à Saint Victor de Buthon, dans la campagne du Perche, la Mutinerie Village ouvre sa maison à tous les travailleur nomades, et non seulement à des entrepreneurs tournés vers le numérique, et propose un offre parallèle en coworking et pour l’accès à une fablab.

« Nous faisons partie de la génération Uber et Airbnb, des business qui nous inspirent énormément et nous laissent croire qu’une bonne idée peut mener à la réussite. Donc nous testons, estime Stéphane Bounmy. Ce qui fonctionne en ville ne fonctionnera pas forcément en campagne ou dans une autre ville du monde. De plus, chaque lieu fait ses apprentissages et s’adapte. Trouver ces ajustements, c’est justement le propre des entrepreneurs. »

Toutefois, avec l’arrivée de WeLive, la branche co-living de WeWork, chaine de coworking mondiale, le modèle de ces espaces pourrait être amené à se normaliser. Mais l’éclosion de ce modèle est caractéristique d’un monde où les frontières s’effacent et prouve que, pour les nouvelles générations, l’expérience prime sur la possession.

Un article signé Usbek & Rica

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