Que porter pour aller au bureau ? Découvrez le nouveau dress code au travail, vers une mode plus décontractée porté par l'esprit start-up.
Et demain ?

Dress code au travail : vers la décontraction vestimentaire ?

11.10.2016

La tenue vestimentaire stricte imposée dans certaines entreprises laisse aujourd’hui place à une mode plus décontractée portée par l’esprit des start-up. Choisir sa tenue pour aller travailler est-il encore aujourd’hui un casse-tête ?

C’est une question quotidienne : que porter pour aller au bureau ?

La tenue de travail a longtemps catégorisé les professions. Dans les usines, les ouvriers en bleu de travail ne pouvaient être confondus avec les « cols blancs », cadres de bureaux pour les institutions et le secteur tertiaire. Mais aujourd’hui, les mutations du marché du travail ont brouillé ces rigides distinctions de classe. Dans de nombreuses entreprises, le dress code n’est plus vraiment imposé et le jean est toléré, laissant certaines libertés aux salariés.

Comme le rappelle l’Express, l’employeur peut encadrer le code vestimentaire de ses collaborateurs pour des raisons d’hygiène, de sécurité ou d’image de marque. Cependant, si on observe une certaine tolérance vestimentaire, les normes restent toujours bien présentes. « Le dress code n’est pas forcément encadré mais il existe toujours », remarque Geoffrey Bruyère, co-fondateur de Bonne Gueule, un blog de mode masculine lancée en 2007. « Souvent ce sont les collaborateurs qui s’autocensurent, cela fonctionne par mimétisme. Dans certains cabinets de conseil où j’ai travaillé, on nous a fait comprendre que la cravate était obligatoire » poursuit-il. C’est qu’en la matière, toutes les professions ne sont pas logées à la même enseigne. « Le médecin doit garder la blouse, comme un avocat ou un financier son costume. Il doit toujours prendre en compte l’image qu’il projette sur ses interlocuteurs », rappelle Geoffrey Bruyère. Styliste personnelle et journaliste, Isabelle Thomas le confirme : « Chaque entreprise, chaque profession et chaque secteur a son dress code, il faut toujours s’adapter. » Gage de confiance et de sérieux, le costume pour les hommes et le tailleur pour les femmes reste donc largement porté dans les postes à hautes responsabilités et aux fonctions de représentation. « Aujourd’hui les femmes ne veulent plus ressembler à des hommes. Elles peuvent se permettre plus de fantaisie pour laisser passer leur féminité et leur personnalité. Elles ne se cachent plus derrière des tailleurs noirs ou gris tout en faisant très attention à leur crédibilité car on est toujours jugé sur l’apparence », poursuit-elle.

Le mythe du Friday Wear

Apparue dans les années 90, la coutume du Friday Wear autorise les collaborateurs à tomber le traditionnel costume pour la journée du vendredi. Une manière de rapprocher les différents échelons hiérarchiques dans l’entreprise. Largement répandue outre-Atlantique, cette tendance ne s’est pourtant pas généralisée en France, appliquée au cas par cas selon les secteurs et les entreprises. « Dans certains cabinets, même le vendredi c’est cravate imposée et chemise boutonnée jusqu’en haut », précise Geoffrey Bruyère. Dans d’autres entreprises, il est difficile de savoir comment habilement transgresser la règle du dress code un jour par semaine. « Il est compliqué de se dévoiler dans l’entreprise. Avec le Friday Wear, il faut avoir l’air décontracté mais pas trop. C’est toujours délicat », reconnaît Isabelle Thomas.

Cependant dans certains secteurs des technologies et de la communication, l’arrivée sur le marché du travail d’une nouvelle génération influence profondément les codes vestimentaires. Le développement du télétravail et des slashers, ces travailleurs indépendants cumulant plusieurs activités a amené le traditionnel vestiaire du travail et celui des loisirs à se confondre. « La génération Y revendique une certaine liberté et une plus grande expression de sa personnalité au travail », souligne Geoffrey Bruyère, « et les dirigeants l’ont compris ».

La tenue cool des startupers

Aujourd’hui, Bonne Gueule est devenue une véritable start-up d’une vingtaine de salariés en lançant sa propre marque de vêtements et en ouvrant une boutique à Paris. Chez eux, pas de dress code imposé, chacun s’habille comme il le souhaite. « Mais comme nous recevons des clients dans nos locaux, on se fixe certaines limites », reconnait le jeune entrepreneur. Une décontraction vestimentaire portée par l’esprit des start-up anglo-saxonnes à la hiérarchie moins rigide où la créativité est plus valorisée que le statut conféré par la tenue. De nombreuses icônes de l’entrepreneuriat, à l’instar du créateur de Facebook Mark Zuckerberg et son traditionnel sweat à capuche ou encore Steve Jobs et son col roulé noir, n’ont jamais vraiment porté de costume sans que cela ne leur porte préjudice. Une liberté revendiquée comme une véritable culture d’entreprise. Et cette tendance à la décontraction semble influencer bien d’autres secteurs d’activité. Dans certaines banques les cadres viennent désormais en jean quand les dirigeants de l’entreprise Continental tombent la cravate lors de la présentation des résultats annuels.

« Il y a une disparition progressive de la cravate dans les secteurs où elle était traditionnellement obligatoire (le conseil, la banque, la finance) » , note Geoffrey Bruyère. Une désaffection qui laisse la place selon lui à d’autres accessoires de modes comme les nœuds  papillons ou encore le foulard. « Le costume tombe peu à peu, la veste va se porter davantage avec un jean ou un pantalon d’une autre couleur », poursuit-t-il. « Au niveau des chaussures on voit apparaitre des transgressions comme le costume avec la paire de baskets le vendredi… » Mais selon Isabelle Thomas, cette tendance serait loin de concerner la majorité des entreprises. « Il y a toujours des secteurs et des services où la décontraction vestimentaire n’est pas du tout à l’ordre du jour comme chez les avocats par exemple. Les femmes font toujours très attention à leur image dans l’entreprise. » Difficile équilibre à trouver entre la possible expression de sa personnalité et l’impératif de crédibilité.

Si on est encore loin d’observer un banquier en calchemise, force est de constater que la tendance au mélange entre le sérieux et le décontracté est porté par une génération qui met en avant sa créativité et sa liberté comme un aspect important de la qualité de vie au travail.

Un article signée Usbek & Rica

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