À moins de 30 ans, Emmanuelle Duez a monté The Boson Project, une start-up engagée qui accompagne les grandes entreprises souhaitant mettre en place de nouvelles méthodes de travail, flexibles et collaboratives et de nouvelles pratiques de management adaptées à un monde en mutation. Son cabinet de conseil, co-designe aussi des espaces de travail avec les collaborateurs à l’occasion de déménagement et imagine avec eux des lieux qui répondent aux grands enjeux de demain que sont l’agilité, la transversalité, la transparence ou l’expérimentation. Pour la génération Y – diplômée, mobile et connectée – le lieu de travail ne se résume pas au bureau mais c’est avant tout un lieu de passage et d’épanouissement. Un enjeu central pour retenir les collaborateurs les plus talentueux.
Comment les valeurs de la génération Y transforment-elles l’espace de travail ?
Aujourd’hui, le bureau n’est plus un lieu sacralisé. On travaille de manière beaucoup plus mobile, flexible et autonome. Quand vous avez moins de 30 ans aujourd’hui, que vous êtes libre et aspirez à l’être, vous pouvez travailler de n’importe où. De chez vous, depuis un café, un espace de coworking, etc. Cette diversité d’espaces est source de créativité et d’une ouverture d’esprit qu’on ne retrouve pas dans un bureau traditionnel. Mais cette diversité n’est possible qu’avec une conception flexible du travail. II va falloir accepter que le bureau ne soit plus la panacée. Ce n’est qu’un des espaces de travail possible. Mon lit peut aussi être un espace de travail…
Quel rôle peut ou doit jouer l’entreprise dans cette transformation ?
Le monde de l’entreprise commence à redesigner complètement ses locaux. Si les salariés ne sont pas tout le temps là, d’autres aménagements sont à imaginer. Le poste de travail est symptomatique d’une nouvelle façon de travailler ensemble. C’est un vecteur de rétention des talents. Un lieu de travail agréable est un véritable atout. Aujourd’hui les entreprises réaménagent l’espace pour favoriser la collaboration et prennent de plus en plus en compte le fait que les salariés puissent prendre du plaisir. L’espace devient un enjeu central. Peu importe que les murs soient peints en rouge ou blanc, c’est toute une philosophie de l’espace que doit penser l’entreprise : que veut dire et que permet l’espace dans lequel je travaille ?
Quels aménagements favorisent la collaboration ?
On peut créer des flux de circulation ou instaurer la non-attribution des bureaux par exemple. Il faut surtout que l’entreprise laisse la liberté à ses collaborateurs d’imaginer des configurations moins rigides.
Ces transformations concernent-elles toutes les entreprises et tous types de postes ?
Enormément de petites entreprises parisiennes et de boîtes de conseil sont en train de réaménager leurs locaux, comme l’a fait récemment le Groupe GA dans ses bureaux de Paris. Ce n’est plus une problématique qui concerne uniquement des géants comme Google ou Apple, mais toutes les entreprises. Considérer le travail comme un lieu de passage est certes plus facile aujourd’hui pour des cadres, mais penser cet espace comme un lieu de rétention des talents, cela concerne tout le monde. Tout est une question de dosage dans la retouche et le design de ces espaces de travail qui doivent devenir des lieux d’épanouissement.
Le + : Emmanuelle Duez nous parle de la génération Y, une génération qui n’a peur de rien et pour qui le bureau n’est qu’un des espaces de travail possible.
Un article signé Usbek & Rica
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