Découvrez le rôle du Chief Happiness Officer, Directeur Général du Bonheur : il favorise le bien-être des ses salariés et fidélise ses collaborateurs.
Et demain ?

Chief Happiness Officer, Directeur Général du Bonheur ?

09.09.2016

Accueillir les nouveaux collaborateurs, animer les open-spaces ou renforcer la cohésion d’équipe, la fonction de Chief Happiness Officer se développe dans les start-up et les grandes compagnies. Un témoin de la prise de conscience croissante que le bien-être des salariés fait aussi le bonheur de l’entreprise.

Au service du bien-être des salariés

Diplômée en marketing et communication, anciennement chargée de communication dans l’entreprise, Marianne Prigaux est devenue Chief Happiness Officier (CHO) chez Morning, une startup toulousaine en pleine expansion, pionnière dans le domaine du co-banking. En juin dernier, Morning a quitté La cantine de Toulouse pour un campus de 600 mètres carrés à Saint-Élix-le-Château (à trente minutes de la ville rose), équipé d’un potager, d’un poulailler, de moutons, d’un terrain de beach-volley et de tables de ping-pong. « Le mobilier a été choisi ensemble et chacun a sélectionné son espace de travail en fonction de la lumière. On a également mis en place un système de covoiturage », explique-t-elle. Un déménagement accompagné d’un fort recrutement : en quelques mois, l’équipe est passée de 11 à 47 salariés. Son rôle en tant que CHO était d’accompagner ces évolutions. « Je m’occupe de l’intégration des nouveaux collaborateurs, pour qu’ils ne soient pas perdus, qu’ils comprennent l’ADN de l’entreprise et s’y sentent bien. On a mis en place un programme de parrainage et une « box d’arrivée » pour chaque nouveau collaborateur, avec de l’information sur l’entreprise, la région, l’équipe, etc. », poursuit-elle. « On aime mettre en avant les membres de l’équipe sur le blog de l’entreprise, et on les incite à participer à des conférences à l’extérieur sur leurs domaines d’expertise. »

En tant que Chief Happiness Officer, Marianne Prigaux s’occupe de toute l’animation du campus et de l’organisation d’événements ponctuels ou réguliers. « Je suis un peu la référente pour tout le monde », s’amuse-t-elle. L’objectif ? Faire en sorte que les collaborateurs se connaissent mieux et n’hésitent pas à se voir en dehors du travail. « La semaine dernière, Pascal Dupraz, l’entraîneur du Toulouse Football Club est venu faire une conférence sur la cohésion d’équipe. Deux fois par mois, on organise du « co-bouffing » : une partie de l’entreprise prépare le repas pour les autres. C’est un moment privilégié où on se retrouve ensemble et on s’amuse. On a aussi fait une sortie wakeboard ! ». Depuis peu, elle coordonne même un podcast audio, outil original et innovant de communication interne qui reprend les projets en cours, annonce les anniversaires dans l’équipe et les événements à venir. « C’est un excellent moyen pour faire circuler des informations. »

Fidéliser les collaborateurs

Mais comment mesurer les effets de ce poste consacré au bonheur des salariés ?  « Chez Morning, on ne cherche pas à quantifier mon rôle, on ne parle pas de retour sur investissement, reconnait-t-elle. Mais on voit bien les effets du Chief Happiness Officer quand les gens sont contents de venir au travail et qu’ils sont fiers de dire qu’ils travaillent ici. » Cette année, la startup toulousaine a participé au classement Great Place to Work, qui devrait être publié en Octobre. Si les start-up de la région parisienne à l’instar d’Allo Resto ou de Blablacar ont déjà leurs CHO pour bichonner les salariés, de plus en plus d’entreprises en région créent des postes similaires. A Toulouse, Ekito ou encore IoT Valley ont déjà le leur. Une véritable tendance qui va se développer dans les années à venir d’après Marianne Prigaux : « Les jeunes collaborateurs n’ont pas les mêmes besoins, ils cherchent du sens et du plaisir dans leur travail », souligne-t-elle. Et de conclure : « c’est un poste qui va se généraliser. S’attacher au bien-être des salariés, c’est aussi une manière de les fidéliser. Et vu le temps qu’on passe au travail, il est important de s’y sentir bien ».

Liberté + responsabilité = bonheur + performance

Le rôle du CHO ne peut se résumer à l’animation et au renforcement de la cohésion d’équipe. « En 2010, on était seulement dix dans le monde », se souvient Laurence Vanhée, auteure de Happy RH. Le bonheur au travail (Editions La charte, 2013), ancienne DRH devenue Chief Happiness Officer pour le ministère belge de la sécurité sociale. « En sortant d’un burn-out, je me suis dis que si je voulais être heureuse au travail. Il fallait créer les conditions pour que tout le monde le soit », poursuit-elle. Depuis, elle a monté un cabinet de conseil (Happyformance) et de grandes entreprises comme Engie et Hermès n’hésitent pas à faire appel à elle. Aujourd’hui, des entreprises comme Kiabi, Décathlon ou BNP Paribas ont également des CHO. Véritable évangéliste de la prise en compte du bonheur au travail, Laurence Vanhée remarque qu’il existe différentes catégories de CHO. S’il y a de plus en plus d’happiness managers qui animent les lieux de travail et sont proches des équipes, « le Chief Happiness Officer doit aussi intervenir au niveau de la direction générale. C’est une manière de réinventer le rôle du DRH ». Pour illustrer sa démarche, elle cite avec plaisir son équation fétiche : « liberté + responsabilité = bonheur + performance ». « Comme le bonheur est extrêmement subjectif, le CHO doit créer des conditions organisationnelles qui vont permettre aux collaborateurs de choisir les éléments qui contribuent à leur bonheur au travail et à leur performance », explique-t-elle. L’une des fonctions du Chief Happiness Officer est alors d’imaginer des manières de « libérer » les salariés tout en les responsabilisant. En la matière, l’acceptation et la mise en place du télétravail peut être une option. « De nombreuses recherches scientifiques font le lien entre bonheur et performance, et l’entreprise bénéficie directement de la liberté de ses collaborateurs ! », reconnait-elle. Et si la présence d’un CHO en comité de direction est encore rare, la fonction est amenée à se développer dans les années qui viennent. « La prise de conscience du fait que des collaborateurs heureux font des clients heureux – et des actionnaires heureux – se renforce de plus en plus. A l’avenir, il y aura une vraie multiplication de ces postes », conclut-elle.

Une vision positive et rayonnante de l’entreprise, replaçant le bien-être des collaborateurs au cœur des préoccupations de la direction et des différents services.

Un article signé Usbek & Rica

Crédit header : CC0-Dayne-Topkin-Unplash

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