Construction et révolution durable de l'immobilier grâce à la blockchain permettant de renforcer la sécurité et la solidarité énergétique.
Et demain ?

Blockchain : vers une révolution durable de l’immobilier

19.12.2016

Opportunité pour les uns, danger pour les autres, la blockchain bouscule le fonctionnement traditionnel dans différents secteurs d’activité, finance en tête. Peu à peu, elle investit également l’immobilier, où elle permet de combler certains manques structurels, de sécuriser les transactions ou encore de renforcer la solidarité énergétique à l’échelle d’un écoquartier. Le point sur cette technologie « disruptive » et ses applications dans l’immobilier.

Dessine-moi la blockchain

Vous souvenez-vous du Bitcoin, la monnaie virtuelle (et controversée), créée en 2008 par Satoshi Nakamoto ? C’est avec elle que naît la blockchain : la technologie qui fait de cette crypto-monnaie un système de paiement pair-à-pair affranchi de tout contrôle centralisé. Et fonctionnant, donc, en dehors des réseaux bancaires traditionnels.

Aujourd’hui, la blockchain désigne une base de données décentralisée, sécurisée et partagée recensant tous les échanges effectués entre ses utilisateurs. Ces transactions sont consolidées dans des blocs, reliés entre eux par les maillons d’une chaîne autorégulatrice. Qu’elle soit publique (ouverte à tous) ou privée (accessible aux seuls acteurs d’un écosystème), la blockchain s’apparente ainsi à un registre comptable géant, anonyme et infalsifiable, consultable par tous ses utilisateurs.

Ce que cette technologie permet de faire ? Beaucoup de transactions « désintermédiées » que nous réalisons déjà sans forcément savoir que c’est de la blockchain : du financement participatif au vote électronique en passant par la traçabilité des produits agroalimentaires, les dossiers médicaux dématérialisés et autres cartes de fidélité. Bref, toutes les opérations reposant sur l’intégrité des données fournies sont potentiellement concernées.

Le cadastre dans la blockchain

Le foncier et l’immobilier ne sont pas en reste. Les applications de la blockchain dans ces domaines se multiplient. Plusieurs pays ont d’ores et déjà choisi d’héberger dans une blockchain leur cadastre, document qui recense l’état de la propriété foncière sur un territoire. Un exemple : le Ghana. Dans ce pays, la « blockchainisation » des titres de propriété, initiée par une ONG, vise à résoudre les conflits fonciers qui freinent le développement agricole, notamment en zone rurale. En Géorgie, un projet, impulsé par le gouvernement, permet aux citoyens d’enregistrer leur propriété en toute simplicité et à moindre coût depuis leur smartphone. Plus besoin de passer par un notaire !

Autre intérêt : sécuriser les transactions immobilières. En Suède, les ventes immobilières pourraient bientôt se faire sur la base de smart contrats logés dans la blockchain. Cette dernière vérifie alors l’exactitude des documents et des signatures électroniques, à l’aide d’une technologie de stockage d’empreintes numériques.

De la blockchain au Smart Grid

Registre de transactions sécurisées, la blockchain ouvre aussi des opportunités dans le domaine de l’énergie, en permettant l’échange local et pair-à-pair d’énergie solaire. Dans le quartier de Brooklyn à New York, la coopérative TransActive Grid a permis la création d’un réseau d’électricité locale. Avec des panneaux photovoltaïques sur les toits, les habitants peuvent désormais vendre et acheter l’électricité à leurs voisins à travers une blockchain.

La blockchain offre en plus une traçabilité : elle certifie l’origine de production de cette énergie verte proposée aux consommateurs… en tout anonymat puisque l’identité des utilisateurs n’est jamais dévoilée. En leur indiquant l’origine mais aussi la part d’énergie solaire dans la fourniture d’électricité, la blockchain permet ainsi aux consommateurs d’agir localement sur l’écosystème de leur quartier. Du quartier, aujourd’hui, au Smart Grid, demain ?

S’affranchir d’un tiers de confiance… à tout prix ?

Vous l’aurez compris, la blockchain cherche in fine à se substituer aux tiers de confiance traditionnels (banques, notaires, administrations…). Plus besoin d’un régulateur extérieur : la chaîne s’autorégule, un algorithme validant une à une les interactions qui la jalonnent.

Seulement voilà : peut-on faire confiance à la seule technologie ? Face aux actes de malveillance, la question de la protection des données est essentielle, ainsi que celles de la responsabilité en cas de problème et, plus globalement, de la gouvernance. Comme pour toute technologie émergente, un cadre juridique reste à définir… avant d’imaginer un changement d’échelle : du quartier, aujourd’hui, au pays, demain ?

Un article signé WordAppeal

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